"Les années lycées sont aux années d'études supérieures ce que le printemps est à l'été. Une introduction. Ou un chapitre préliminaire.  C'est donc une étape essentielle mais ce n'est pas une fin en soi. Si tout n'est pas parfait, vous avez encore le temps de vous rattraper, de trouver votre voie et de vous épanouir sur tous les plans. 

 

Après une année de seconde éprouvante où l'on m'obligeait à manipuler des tubes à essai, faire de la géométrie dans l'espace et j'en passe, j'ai su que si je voulais me faire plaisir il fallait choisir la filière L. Filière que tout le monde disait déjà "bouchée". Tous les arguments se valent. Je n'avais pas d'objectif précis en tête. J'avais juste envie de pouvoir parler un maximum italien, de manier les lettres plutôt que les chiffres et de pouvoir m'évader un peu.   Malgré un petit 10 au bac philo (qui résumait bien mon année où je passais de 6 à 17 constamment), l'italien m'a sauvé et j'ai eu mon bac mention bien et mention européenne (14,15 au total).

Une fois le précieux sésame en poche, on peut mettre les voiles et passer au développement. J'ai choisi d'aller étudier le droit à Aix en Provence. Avec encore une fois la volonté d'aller dans la filière la moins appréciée, le droit de l'union européenne. Premier semestre très moyen sur le plan scolaire mais très riche en rencontres. On ne peut pas toujours tout gérer à la fois ! Et puis après la machine était lancée. La fac, c'est vraiment pas si terrible, vraiment pas.  J'ai quitté Aix en 3ème année pour un Erasmus à Rome. Quelle année ! Je n'aurais pas pu la vivre sans l'aide de tous mes profs d'italien du collège et du lycée.  La fac m'avait déjà permis de faire de grandes rencontres, mais avec Erasmus la vie prend une autre dimension. Ne passez pas à côté si vous en avez l'occasion.  

Toutes les bonnes choses ont une fin, je suis revenu à Aix, je parlais désormais espagnol, mais il fallait se remettre au français. J'ai choisi de faire du droit international pour pouvoir partir à l'étranger au plus vite à nouveau. J'ai décidé de monter à Paris, pour un second Master 2 en droit européen à Assas. Cela m'a permis de passer six mois à Bruxelles pour y représenter la France devant l'UE.

Mon intérêt pour le domaine public s'est confirmé, j'ai passé le concours des instituts régionaux d'administration, je l'ai eu et après un an de formation j'ai intégré le Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer. Aujourd'hui, je rédige des projets de lois pour la protection de l'environnement et, surtout, je continue de représenter la position française devant l'UE et à l'ONU sur les questions environnementales.  

Le lycée est bien loin, le bac aussi, un conseil, faites votre maximum pour que cela se passe juste bien. On ne vous demande pas d'avoir réponse à tout dès aujourd'hui (ni à propos de vous, ni à propos de la guerre froide, ni à propos du genre épistolaire...).  Le meilleur est à venir."

 

Benoît Rodrigues